Il y a encore du vent qui agite les arbres cette année.
Les feuilles bruissent.
Suspendues par un fil,
elles se parent ,
de mots,
de mots attrapés,
de suites de mots récoltées.
Des phrases de mots,
pleines de mots,
dégoulinent des feuilles,
devenues papier.
Elles tombent,
deviennent gouttes,
sèchent au bout du fil.
Dans la gouttière.
s’égoutte
ce qui ne se voit pas.
Ce qui goutte est tout autre chose que ce qui s’égoutte des gouttes.
Il ne goutte rien.
La gouttière est vide,
entièrement pleine de vide.
Pourtant les gouttes s’égouttent,
visiblement.
Seule,
l’absence visible de ce qui s’égoutte,
se montre.
Surprenante constatation d’être en présence du rien.
Les gouttes
ont rempli
la gouttière
à ras bord
d’une récolte sonnant d’un long gong
par delà les frontières.