Installation Ephémère Nomade et Poétique

Véritable fruit d’une création originale dont je signe la conception artistique, notre Installation collective a vu le jour les 9, 10 et 11 juin 2023 à Saint Armel (Morbihan).

Chaque jour le mandala de la yourte nomade s’est déployé.

Là, le groupe a fait Oeuvre, ensemble en lien et singularité, abrité dans un espace à la membrane respirante, ouvert à l’alentour.

S’y est alors offert d’y rencontrer l’humain en son coeur.

Exposition Balades Colorées 2018 par les peintres de l’atelier

 

Le 7 avril j’ouvrirai les Balades Colorées 2018 et les refermerai le 31 mai

Après avoir créé l’Ecole du Peintre dans les Yvelines en 1989 je suis arrivée à Is-sur-Tille en 1997 pour suivre mon mari muté à Valduc. Grâce à Robert Ramon avec qui j’étais élève sculpteur de Davis Schneider, un atelier de l’ancien office du tourisme m’a été confié en 1998. Rapidement devenu Section Art Plastique du CEA Valduc l’atelier existe depuis 2000 et a compté régulièrement une moyenne de 25 peintres. J’y ai choisi de poursuivre ce que j’avais commencé en région parisienne, c’est-à-dire : ouvrir un espace plusieurs jours par semaine accessible aux débutants comme aux confirmés et dont la spécificité repose sur une présence d’artiste, une salle propice au travail et des chevalets de peintres.

Les Balades Colorées 2018 font suite aux trois éditions précédentes qui nous ont permis d’explorer plusieurs aspects des raisons qui nous amènent à peindre et faire partie de l’atelier de peinture d’Is-sur-Tille :

Avec les Balades Colorées 2009, chacun a choisi parmi tous les sujets qui le poussent à peindre celui qui l’anime le plus, là en ce moment, parce que chaque toile, chaque dessin est à voir comme une prise de « parole de peintre ».

La présentation de cette recherche s’est faite, pour chaque peintre, par la réalisation de trois tableaux : Au centre un tableau présentant ce que nous aimons peindre, à sa gauche un autre le situant dans une référence antérieure et à sa droite un troisième le plaçant dans un contexte à venir.

Avec les Balades Colorées 2011, chacun a réalisé un tableau représentant sa propre chaise comme il aurait fait son autoportrait. Cette exposition était accompagnée de la création d’une installation intitulée «  Invitation à s’asseoir », en forme de charpente partant du sol et allant rencontrer la charpente apparente de la salle, qui, tel un tipi, a abrité notre rencontre et nous a permis de poser la question : A quoi sert l’art dans nos cadre de vie ?

Avec Balades Colorées 2015, nous avons isolé le fil conducteur de chacun, l’avons mis au cœur de notre toile et l’avons peinte comme un mandala. L’ensemble de ces tableaux ont eux-mêmes constitué le centre d’une installation de 100m2, extérieure, collective et éphémère, déployée un matin et refermée le soir, intitulée « Parterre de toiles étoilées ». Cette œuvre circulaire, à parcourir à petits pas était accompagnée de plantes tinctoriales et de peintures suspendues, se balançant au vent.

Dans la salle d’exposition, les peintures réalisées à partir du thème de l’hirondelle étaient à voir en analogie avec les allers-et-venues de chaque participant de l’atelier. Puis la semaine suivante, les portraits des peintres de l’atelier ont succédé aux hirondelles et ont partagé l’accrochage avec de grands portraits de personnages qui nous touchent, tels que peintres, musiciens, sportifs, sculpteurs, scientifiques, poètes, prix Nobels.

Ces nouvelles Balades ont révélé la singularité de chacun, montré que chacun peint et parle son tableau tel qu’il est, autant qu’il déploie un faire ensemble fait de partage, d’échange, de convivialité, d’amitié, chacun à sa mesure.

Balades Colorées 2018.

Une exposition déployée sur 2 mois,

où les 25 peintres de la section art plastique de L’ALC Valduc,

exposent leur univers pictural,

à tour de rôle,

par 3 ou par 4.

 Quelle en a été la thématique ?

Qu’avons-nous donc à protéger au point d’en faire une peinture?

L’exploration de cette question à partir de 3 thèmes : l’artichaut, l’oignon et la châtaigne, a conduit les peintres à approcher, chacun avec sa singularité, l’essentiel de l’existence: l’amour, la vie, la femme, le temps, l’enfance, l’élégance, l’ailleurs, l’effacement, la douceur, l’appel, la célébration de la couleur, la vieillesse, la nature etc…

A travers différents exercices, expériences et approches, explorés au cours des trois ans qui nous séparent des Balades colorées 2015, nous avons pu remarquer que notre toile, avant même de la peindre pour le plaisir de peindre, est une surface peinte qui s’expose, s’offre au regard du public-spectateur.

Nous avons alors peint un tableau particulier « dit bouclier-tablier : Cœur à Coeur» qui devient le gardien de ce que le peintre lui demande de garder, en ce sens ce qui est peint sur la toile représente, symbolise, évoque, traduit l’essentiel de la parole d’un peintre jusque parfois au sacré de cette parole.

 Balades Colorées 2018 ouvre également les portes de l’atelier de peinture situé au premier étage du bâtiment Centre Culturel Carnot.

Des cahiers « Carnets de Voyage à l’Atelier » sont consultables par les visiteurs qui y trouveront la façon dont chacun occupe sa place à l’atelier, le plaisir qu’il a d’y venir peindre autant que les principales recherches entreprises au cours de son passage à l’atelier.

 

Œuvre éphémère « Parterre de toiles étoilées »

20 juin 2015

C’est pour aujourd’hui.
Le vent souffle fort. Les arbres secouent leurs branches.
Les toiles qu’on étale sur la pelouse déplacent l’air.
C’est commencé.
Seule la promesse de voir scintiller un parterre coloré, étoilé sous le soleil, sonne le signal.
Dressés, tels des arbres, les portants bras ouverts, s’apprêtent à tenir bon.
Des pots de plantes arbustives et tinctoriales cherchent place et orientation appropriées.
Plutôt de ce côté?
Ici ?
Tourné par-là ?
Est-ce mieux dans ce sens ?
Les yeux travaillent afin d’accorder ce qui se présente.
Personne ne sait dire depuis combien de temps, des pots et des pots sont manipulés, des sacs et des sacs vidés, des tableaux et des tableaux accrochés.
Cela fonctionne-t-il par rapport aux peintures, aux arbres, aux autres plantes, au vent, aux allées, à nos yeux, au soleil, à notre soif ?
Celles qui, courbées telles des « glaneuses » tapissent les allées de « mulch » et « puzzolane » s’arrêtent de temps en temps et jettent quelques coups d’œil pour ajuster les contours à l’ensemble, dans l’attente de l’éclosion.
C’est pour maintenant.
Notre rosace s’allume sous l’effet des cent cinquante plantes en pots jouant de concert avec les vingt-quatre peintures se balançant aux fenêtres des portiques.
Debout, nous accueillons la naissance de ce parterre auquel rien ne manque.
Il tombe quelques gouttes du ciel.
La balade colorée s’ouvre.
Les grandes toiles au sol nous appellent.
Les uns derrière les autres, nous circulons entre stabilité et instabilité mais plutôt avec sensation de confort.
Les Rubia tinctorium, Isatis tinctoria, Calendula, Indigofera, Anthémis tinctoria et autres polygonum tinctorium, carthamus ou tagètes nous frôlent.
Nous avançons lentement, saisis par cette tapisserie mille fleurs.
Nous marchons avec la curieuse impression que les allées matelassées indiquent à nos pieds quand s’arrêter.
Autour du cœur à ciel ouvert, une ronde se forme, on s’y parle presqu’en chuchotant, bien abrités par l’espace offert.
Comme une fleur ce parterre ouvert le matin s’est refermé le soir même.

 

 

Projet « balades colorées 2015  » un parterre de toiles étoilées : hirondelles de village

 

 
Les photos montrent le travail de recherche, préalable à la réalisation finale.

Le projet est celui d’ une Installation déployée sur 100m2, éphémère, extérieure et à parcourir tel un mandala.
La thématique « l’aller et le retour » (analogie avec l’hirondelle) est travaillée pour une proposition ouverte alternant sur la surface au sol, des toiles peintes (en lien et singularité) et des massifs plantés de plantes tinctoriales réunis en un tout, pour former un parterre de toiles étoilées harmonieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Création In Situ à Reulle-Vergy des 14 et 15 septembre 2012

Les habitants d’un village des Hautes Côtes de Nuit, qui font vivre depuis 35 ans leur association communale, m’ont demandé de créer sur place une réalisation plastique, avec ceux qui viendront dans le village pour le week-end culturel coïncidant avec les journées du Patrimoine et dont le village pourra disposer par la suite.

En réponse à l’invitation, j’ai taillé trois toiles de 2m de haut par 85 cm de large et je les ai préparées en les peignant avec 3 teintes d’ocres fabriquées par les habitants.

Ces ocres sont visibles au travers du village, sur toutes boiseries telles que portes, encadrements de fenêtre, poutres, portes de caves et de granges, palissades. Ce qui lui donne son identité particulière.

J’ai proposé que les trois panneaux de toiles puissent être tendus par la suite sur châssis pour, par exemple, devenir des stores coulissants pour les trois baies vitrées de l’entrée de la « grange au bourg », bâtiment communal abritant les manifestations festives, culturelles et associatives.

J’ai également proposé que tous les visiteurs puissent intervenir directement sur ces supports soit en dessinant, soit en laissant un mot au feutre en relation avec cette association et Reulle-Vergy.

Mon projet fut de partir de l’état des lieux, c’est-à-dire de l’existant :

  • une dynamique collective qui rassemble les gens grâce à l’association âgée de 35 ans ;
  • le « barbecue » emblème de l’association : construit par les habitants pour la buvette permettant de partager les repas autour des traditionnelles saucisses-frites ;
  • la peinture à l’ocre fabriquée et posée par les gens eux-mêmes sur des bâtiments publics et privés, offrant un nouvel aspect architectural au village (la peinture à l’ocre a fait partie d’une première initiative de réalisation collective des habitants, réalisé quelques années auparavant avec « Terre et Couleur » du CAUE de la Côte d’Or) ;
  • la fonctionnalité de la « grange au bourg » qui se déploie en longueur, la buvette en prolongement des salles de la réserve et de la cuisine;
  • les pierres apparentes, de couleur sable, sur tous les murs des salles d’expositions de concerts, de rassemblements festifs ;
  • le remblai de cailloux crayeux sur le seuil de la grange permettant d’installer des tables, bancs ou stands ;
  • le constat fait qu’à chaque manifestation, il se passe quelque chose à l’intérieur et quelque chose à l’extérieur ;
  • le rôle important de l’entrée de la grange car elle est le passage à franchir pour oser entrer ;
  • la capacité des habitants à imaginer apporter du nouveau à l’existant dans le village.

Conceptualisation et objectif de mon installation :

  • s’appuyer sur une « présence d’artiste » qui permet ;
  • réaliser ensemble une installation plastique apportant du nouveau à l’existant ;
  • produire un graphisme à partir des mots ou phrases pouvant faire écho aux graphismes des murs de pierre ;
  • inscrire ce temps de réalisation collective dans la mémoire patrimoniale du village.

« balades colorées » 2011 une « invitation à s’asseoir »

Contexte

L’œuvre éphémère « invitation à faire salon » créée par le collectif « mais pas uniquement » pour la deuxième édition des « Balades Colorées » de l’atelier de peinture d’IS-sur-Tille (ALCValduc) s’est traduite par une installation invitant les habitants, les visiteurs, les promeneurs des journées du patrimoine, à s’asseoir pour échanger autour des préoccupations de l’atelier c’est-à-dire la présence de l’art dans les villages. Quelle importance peut avoir une exposition, ça sert à quoi de faire des expos?

Détails de l’installation

L’œuvre conçue pour la salle des fêtes de Salives (21, nord Côte d’Or) s’enchevêtrait dans la charpente du toit de cet ancien bâtiment agricole désaffecté et rénové en 2005 (rénovation ayant mis en valeur l’aspect esthétique de la poutraison).

Prenant appui sur les trois fermes de la charpente, elle occupait l’espace central de la pièce. Composée de 16 poutres en sapin de section 18×18 et de longueurs comprises entre 7m (au plus) et 5 m (au moins.) assemblées les unes aux autres par vissage, elle se déployait sur une surface de 10mx5m. Deux poutres en chêne de 5m50 de long et de section 30×30, sorties d’un champ alentour, venaient s’inclure au sol dans l’organisation de l’installation. Les poutres étaient toutes reliées entre elles. Continuer la lecture