Création In Situ à Reulle-Vergy des 14 et 15 septembre 2012

Les habitants d’un village des Hautes Côtes de Nuit, qui font vivre depuis 35 ans leur association communale, m’ont demandé de créer sur place une réalisation plastique, avec ceux qui viendront dans le village pour le week-end culturel coïncidant avec les journées du Patrimoine et dont le village pourra disposer par la suite.

En réponse à l’invitation, j’ai taillé trois toiles de 2m de haut par 85 cm de large et je les ai préparées en les peignant avec 3 teintes d’ocres fabriquées par les habitants.

Ces ocres sont visibles au travers du village, sur toutes boiseries telles que portes, encadrements de fenêtre, poutres, portes de caves et de granges, palissades. Ce qui lui donne son identité particulière.

J’ai proposé que les trois panneaux de toiles puissent être tendus par la suite sur châssis pour, par exemple, devenir des stores coulissants pour les trois baies vitrées de l’entrée de la « grange au bourg », bâtiment communal abritant les manifestations festives, culturelles et associatives.

J’ai également proposé que tous les visiteurs puissent intervenir directement sur ces supports soit en dessinant, soit en laissant un mot au feutre en relation avec cette association et Reulle-Vergy.

Mon projet fut de partir de l’état des lieux, c’est-à-dire de l’existant :

  • une dynamique collective qui rassemble les gens grâce à l’association âgée de 35 ans ;
  • le « barbecue » emblème de l’association : construit par les habitants pour la buvette permettant de partager les repas autour des traditionnelles saucisses-frites ;
  • la peinture à l’ocre fabriquée et posée par les gens eux-mêmes sur des bâtiments publics et privés, offrant un nouvel aspect architectural au village (la peinture à l’ocre a fait partie d’une première initiative de réalisation collective des habitants, réalisé quelques années auparavant avec « Terre et Couleur » du CAUE de la Côte d’Or) ;
  • la fonctionnalité de la « grange au bourg » qui se déploie en longueur, la buvette en prolongement des salles de la réserve et de la cuisine;
  • les pierres apparentes, de couleur sable, sur tous les murs des salles d’expositions de concerts, de rassemblements festifs ;
  • le remblai de cailloux crayeux sur le seuil de la grange permettant d’installer des tables, bancs ou stands ;
  • le constat fait qu’à chaque manifestation, il se passe quelque chose à l’intérieur et quelque chose à l’extérieur ;
  • le rôle important de l’entrée de la grange car elle est le passage à franchir pour oser entrer ;
  • la capacité des habitants à imaginer apporter du nouveau à l’existant dans le village.

Conceptualisation et objectif de mon installation :

  • s’appuyer sur une « présence d’artiste » qui permet ;
  • réaliser ensemble une installation plastique apportant du nouveau à l’existant ;
  • produire un graphisme à partir des mots ou phrases pouvant faire écho aux graphismes des murs de pierre ;
  • inscrire ce temps de réalisation collective dans la mémoire patrimoniale du village.

Pourquoi un pont ou une passerelle entre le n°5 et le n°6 ?

J’ai eu à cœur de soutenir la création d’une passerelle en bambou à construire avec mes voisins ou/et avec ceux de passage, car je soutiens avec ténacité l’idée qu’il est important de penser qu’on est « capable de ».

Cette expérience locale datant de mai 2011 m’a appris que chacun peut contribuer selon diverses formes de présence et de temps à l’émergence d’une idée séduisante telle que rêver monter une passerelle à 5m de haut, nous reliant d’un côté à l’autre de la rue, que chacun peut contribuer à sa concrétisation et enfin vivre un repas partagé dans la rue.

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« balades colorées » 2011 une « invitation à s’asseoir »

Contexte

L’œuvre éphémère « invitation à faire salon » créée par le collectif « mais pas uniquement » pour la deuxième édition des « Balades Colorées » de l’atelier de peinture d’IS-sur-Tille (ALCValduc) s’est traduite par une installation invitant les habitants, les visiteurs, les promeneurs des journées du patrimoine, à s’asseoir pour échanger autour des préoccupations de l’atelier c’est-à-dire la présence de l’art dans les villages. Quelle importance peut avoir une exposition, ça sert à quoi de faire des expos?

Détails de l’installation

L’œuvre conçue pour la salle des fêtes de Salives (21, nord Côte d’Or) s’enchevêtrait dans la charpente du toit de cet ancien bâtiment agricole désaffecté et rénové en 2005 (rénovation ayant mis en valeur l’aspect esthétique de la poutraison).

Prenant appui sur les trois fermes de la charpente, elle occupait l’espace central de la pièce. Composée de 16 poutres en sapin de section 18×18 et de longueurs comprises entre 7m (au plus) et 5 m (au moins.) assemblées les unes aux autres par vissage, elle se déployait sur une surface de 10mx5m. Deux poutres en chêne de 5m50 de long et de section 30×30, sorties d’un champ alentour, venaient s’inclure au sol dans l’organisation de l’installation. Les poutres étaient toutes reliées entre elles. Continuer la lecture

« table ouverte »

Après 25 ans de création artistique, d’intérêt pour le processus de création, d’accompagnement individuel et d’animation d’atelier, je ressens comme un nécessaire en soi, l’échange, l’envie de faire ensemble favorisant une société habitée.

Dans cet esprit, des « tables ouvertes » sont organisées dans l’atelier et ce qu’il s’y passe est inventé par ceux qui viennent. Manger ensemble, se rencontrer en sont le socle. Un geste artistique qui s’envisage par l’existence d’une présence d’artiste qui l’initie. La performance se déroule dans mon espace de création et ce sont les participants qui donnent forme au vécu. Continuer la lecture

Passerelle

Les habitants de la rue Docteur Lavalle ont eu envie, en se rassemblant, d’impulser une vie de quartier ouverte à ses habitants, ses acteurs socio-culturels et économiques en proposant une journée de rencontre “La rue Docteur Lavalle, une voie de pas sages”.

En effet, au départ, plusieurs voisins, discutant de manière informelle sur le trottoir, se sont retrouvés chez les uns et chez les autres pour pouvoir poursuivre leurs conversations et ont ressenti le besoin de se rencontrer aussi dans l’espace de la rue, laquelle habituellement dédiée aux voitures nous divise au lieu de nous rassembler.

C’est pourquoi le temps d’un dimanche après midi, nous nous sommes réappropriés l’espace de la rue.

Le cadre définit pour cette journée du 15 mai était “faire avec ce que l’on a” en cohérence avec notre démarche principale  :

•les initiatives émergent des habitants, et sont réalisées, encadrées, menées par les habitants,

•faire avec ce dont on dispose en ressources humaines et idées créatives,

•encourager la convivialité, l’échange, l’entraide.

Une journée revendiquée non comme une simple fête mais comme un geste artistique et social assumé dont l’objectif était de tisser des interactions créatives ouvertes sur le quartier pour qu’il devienne un quartier vivant, innovant. Continuer la lecture

« Table ouverte », faire de la plasticité un verbe

« table ouverte #7 »

Une vidéo à regarder!! cliquez dessous sur Road-movie

Table Ouverte #7 – Road-movie

La septième “table ouverte” s’est tenue les mardi 13 et mercredi 14 décembre 2011. Ceux qui sont venus ont fabriqué, inventé, cuisiné, imaginé, partagé, dessiné, déclamé, mangé, planté, chanté, collé etc.

Bernard se promet de revenir pour faire un saladier, plutôt une bassine, mieux une cuve de colle avec des kilos de farine et plein de sucre